Livre blanc 2022 sécurité routière

Livre blanc sécurité routière

Le livre blanc numérique est en construction

La rédaction du livre blanc est ouverte à tous ceux qui désirent proposer des idées  ou suggérer des modifications : experts de l’administration ou experts indépendants, ou membres d’associations ou tous autres.

Les chapitres sur les piétons, les passages piétons,  sur les le danger des arbres, sur les véhicules (améliorations de sécurité à réaliser), sur le code de la route, sont terminés et consultables sur : Livre blanc chapitre pietons - Livre blanc chapitre vehicules  - Livre blanc chapitre code de la route - Livre blanc chapitre 2 les arbres

Le chapitre 5 sur les passages à niveau est terminé mais doit être un peu raccourci (La securite des passages a niveau), Cinq autres chapitres,  sont écrits à 90%, chacun peut donc proposer des modifications ou des adjonctions. Ces cinq chapitres concernent les contresens sur autoroute, les carrefours, les arbres en, les rabattements trop rapides sur autoroute,  les aménagemens cyclables (je vais mettre des liens).

Les autres sujets prévus sont : vitesse, sécurité en agglomération, collisions frontales, sécurité des routes, séniors, sanctions, feux en ville, etc.

Préface

Devant la persistance de certains types d’accidents de la route évitables (80%), j’ai entrepris de réaliser un livre blanc sur les possibilités de réduire le nombre d’accidents en analysant les causes des accidents survenus et proposant des solutions.

Chacun est en droit de se poser la question  "est-ce bien la peine de vouloir faire mieux dans ce domaine routier alors que, d’une part, il y a beaucoup d’autres drames dont il faut s’occuper et que, d’autre part, dans ce domaine, l’accident est inhérent à la circulation".

Les réponses sont dans la question : il y a déjà tant de malheurs : guerre, pandémie, précarité, réchauffement climatique, ce serait bien d’éviter d’en rajouter d’autres alors qu’il suffit de prendre simplement des mesures qui conviennent car il n’est pas plus long ni plus difficile de faire bien les choses que de les faire mal, tant en d’infrastructure (éviter les pièges et informer des dangers de façon plus pertinente), qu’en conception des voitures (rendre les indications du tableau de bord mieux lisibles et les portières moins dangereuses pour les cyclistes) et qu’en Code de la route (chasser les illogismes). Et allez dire à une mère qui a perdu deux enfants dans un accident qu’il y a des sujets plus préoccupants.

La réponse est aussi dans la deuxième partie de la question "l’accident est inhérent à la circulation" : si nos prédécesseurs s’étaient posé cette question dans les années 70 et avaient répondu "on laisse tel-que, on ne fait rien" on serait actuellement à 35 000 tués et 200 000 handicapés tous les ans, peut-être vous qui lisez ces lignes.

On peut aussi se poser la question  de savoir pourquoi certaines dispositions qui avaient été jugées adaptées il y a 60 ans par nos prédécesseurs n’ont pas été modifiées au cours des dernières décennies au fur et à mesure que les besoins du changement se faisaient jour.

Trois raisons à cela :

L’une est la théorie de "la dépendance au sentier" théorisée par Paul David, économiste anglais, la path dependency est l'idée que des choix adoptés à une époque mais pas optimales et rationnelles par la suite, peuvent perdurer indéfiniment même si d'autres solutions meilleures apparaissent, parce que les changer impliquerait un coût ou un effort trop élevé à un moment.

La deuxième raison que par similitude on pourrait appeler "la dépendance à la fierté" : ceux qui, au cours du temps, avaient le pouvoir de décision n’ont pas voulu modifier ce qui devait l’être car ce serait reconnaitre que pendant les années précédentes ils se trompaient, et cela, leur fierté ne peut l’accepter.

La troisième est l'habitude de vouloir soumettre les propositions étudiées à des commissions qui elles-mêmes consultent d'autres instances ou commissions et à chaque passage le texte des propositions initiales subit le rognage type "plus petit dénominateur commun" des acceptations de chaque participant, à la fin il ne reste pratiquement rien, on repart pour 2 ans, 4 ans, etc. ou bien une proposition est prise mais à 50%, et une mesure prise à moitié donne un quart de résultat.

C’est pour ces trois raisons, que par exemple, aux passages à niveau on a gardé le feu rouge clignotant au lieu du rouge fixe de l’ensemble tricolore qui serait mieux compris, que, autre exemple, sur les bretelles de sortie d’autoroute on s’est contenté du panneau sens interdit, sans panneau figuratif du danger, qu’aux carrefours sur les routes prioritaires on ne place pas un panneau en signalisation avancée, que sur les giratoires on continue à marquer des voies concentriques, que pour les portières de voitures on continue de faire une portière à charnière pour le conducteur à gauche, au lieu d’une coulissante, au risque d’emportièrer les cyclistes, que pour les feux piétons on ne met pas de phase intermédiaire de clignotant vert entre le vert fixe et le rouge fixe, que pour les voitures électriques on va continuer à les équiper de bruiteurs trop silencieux au risque de surprendre et de percuter les piétons.

Pourtant on constate que les usagers sont accessibles aux changements lorsqu’ils sont clairement expliqués, comme nous l’avons vu récemment pour le respect des piétons en traversée de chaussée : les conducteurs s’arrêtent maintenant lorsqu’un piéton est sur le trottoir, sauf cas particuliers des passages piétons à distance de 50 à 100 m d’un feu vert, c’est normal..

Tous les espoirs sont donc permis

Jacques ROBIN Ingénieur routier, accidentologue.

jacques-marie-robin@wanadoo.fr