Contresens sur autoroute

Contresens sur autoroute Page en construction

Comment empêcher les pénétrations à contresens, par les bretelles d’accès, sur autoroute et voies express à chaussées séparées, afin d’éviter les accidents

Pour éviter les accidents provoqués par des automobilistes à contresens sur autoroute et sur routes à chaussées séparées, il faut d’abord et surtout, s’attacher à empêcher qu’ils entrent à contresens.

Les usagers qui circulent sur autoroute jugent qu’il est anormal que des accidents de contresens puissent se produire sur autoroute car ils sont en droit de penser que la possibilité qui leur est offerte de rouler à des vitesses telles que ni l’arrêt ni l’esquive ne leur est possible si une voiture vient en face, doit justifier l’assurance que des mesures anormalement renforcées de signalisation aient été prises au niveau des échangeurs pour empêcher qu’un automobiliste entre à contresens, surtout que l’on sait que des automobilistes peuvent être étourdis ou désorientés ou alcoolisé et surtout que l’on sait aussi que les conditions météorologiques peuvent être défavorables comme le brouillard ou le soleil éblouissant.

L’exigence d’anormalité renforcée doit s’appliquer à la signalisation et aux dispositifs sur les bretelles de sortie et sur les bretelles d’entrée

Les bretelles de sortie. Les pénétrations à contresens se produisent le plus souvent lorsqu’un véhicule entre par erreur sur l’autoroute par une bretelle de sortie, c'est-à-dire par la bretelle qui sert normalement pour sortir de l’autoroute. Ce véhicule retrouve donc directement à contresens, du mauvais côté de l’autoroute.

Actuellement, pour arrêter l’automobiliste qui a commencé à entrer par erreur sur une bretelle de sortie, un point d’arrêt est disposé, en rappel, globalement au milieu de la bretelle, là ou rien d’autre ne vient perturber l’attention visuelle du conducteur. Ce point d’arrêt comporte deux panneaux de sens interdits : l’un à droite, l’autre à gauche, parfois sur fond jaune.  

Le panneau sens interdit est insuffisant pour arrêter les automobilistes. Cette signalisation composée seulement de panneaux "sens interdit" est insuffisante pour arrêter 100% des automobilistes car les panneaux de sens interdits sont banalisés et les usagers en voient partout à longueur de journée, même sur les petits parkings d’écoles ou de supermarchés, il est même souvent précisé "sauf service, sauf handicapés, sauf résidents, sauf bus, sauf taxis …" ce qui leur enlève la notion de danger et de ce fait, certains usagers passent outre la présence de ces panneaux.

Fondamentalement cette signalisation, par les seuls panneaux de sens interdit, est défaillante parce qu’incomplète : on a oublié l’essentiel qui est le principe cardinal de la signalisation depuis 1920 : INDIQUER LA NATURE DU DANGER.

La nature du danger doit être indiquée de façon figurative comme pour tous les dangers : tous les dangers sont signalisés par des panneaux montrant l’image du danger, par exemple le risque de collision d’un animal traversant la route est signalisé par l’image d’une biche, le risque de chute de pierre est signalisé par l’image des pierres tombant sur la chaussée. Tous les dangers même  les plus rares et faibles sont signalisés de façon imagé, tous, sauf les contresens sur autoroute pourtant incomparablement plus fréquents et plus graves. Aveuglément, collectivement, on a oublié l’essentiel : indiquer la nature du danger. Un panneau représentant deux voitures se heurtant de front imagerait bien le danger.

                  

Il faut une signalisation anormalement renforcée. Déjà l’emploi d’un tel panneau figuratif rendrait la signalisation conforme, normale, mais du fait que le risque de contresens sur autoroute est considéré par l’opinion publique comme anormal, cela ne suffit pas. À cet endroit, en complément de ce panneau, l’exigence de renforcement anormal de la signalisation, que l’on s’est donné pour but du fait de l’exceptionnelle gravité des accidents de contresens, doit se concrétiser par l’explication en texte de ce que l’usager doit faire pour corriger l’erreur qu’il est en train de commettre : "Vous êtes à contresens, faites demi-tour". Si un conducteur est désorienté il faut lui dire ce qu’il doit faire. Si un conducteur veut volontairement entrer à contresens il faut lui faire saisir l’importance du risque. Pour permettre au conducteur de réaliser cette manœuvre de demi-tour, il faut ménager une petite surlargeur de chaussée. Si on ne lui permet pas matériellement au de le faire, il n’aura d’autre choix que de continuer.

Comment en est-on arrivé là, comment expliquer cette anomalie de signalisation qui a abouti à oublier d’indiquer l’essentiel c'est-à-dire la nature du danger ?

La raison remonte à 1946 lorsque l’autoroute de l’ouest, première autoroute de France, a été ouverte : des panneaux de sens interdits ont été placés sur les bretelles de sortie. Cela suffisait pour les Primaquatre et autres voitures d’avant guerre qui y circulaient en faible nombre et à faible vitesse et leurs conducteurs se satisfaisaient d’une indication de sens interdit.

La même signalisation minimaliste par seuls panneaux de sens interdit, s’est perpétuée après 1950 pour les nouvelles autoroutes sans que l’on se rende compte que, progressivement, le nombre et la vitesse des voitures augmentaient et qu’insidieusement le risque d’accident mortel par contresens augmentait.

On n’a pas réagi, non plus, lorsque entre 1964 et 1967 les glissières centrales ont été généralisées sur les sections Nemours-Avallon, puis ensuite partout ailleurs, séparant ainsi matériellement les deux sens de circulation, emprisonnant ainsi les voitures entrées à contresens, les empêchant de revenir promptement sur la bonne voie en traversant le terre plein central gazonné et les obligeant à rouler vingt kilomètres à contresens jusqu’au prochain échangeur.

On n’a pas réagi non plus lorsque progressivement, les voitures ont roulé de plus en plus vite dans les années 1960-1970, on n’a pas réagi parce que l’accentuation du danger a été progressif comme dans l’histoire de la grenouille qu’on plonge dans une casserole d’eau froide qu’on porte ensuite progressivement à ébullition sans qu’à aucun moment la grenouille ne décide de sauter pour s’échapper.

Tout s’est passé de façon insidieuse alors que le péril s’aggravait, et l’on s’est contenté d’observer l’observable : les conducteurs. On a fait porter la principale cause des insertions à contresens aux conducteurs ayant des déficiences cognitives, ou alcoolisés, aux étourdis ou émotionnellement perturbés ou aux jeunes inexpérimentés, sans penser à renforcer suffisamment la signalisation, à en corriger ses anomalies, à la rendre explicite pour l’ensemble des  conducteurs car il apparait en effet que c’est l’ensemble des automobilistes qui est concerné par le risque d’entrer à contresens car quel que soit l’âge ils peuvent être à un moment donné étourdis, alcoolisés, désorientés, émotionnellement perturbés : l’examen des profils des conducteurs ayant provoqué ces derniers mois des accidents mortels ou corporels très graves de contresens  montre bien que les conducteurs fautifs sont des conducteurs courants, d’âge « actif » : 34 ans Angers 15 janvier, 40 ans Méry-sur-Oise 28 janvier, 35 ans Caudan 15 février , 45 ans Thionville 19 février, 35 ans Sauvagnat 36 mars, 47 ans Argentan 12 avril.

Les bretelles d’entrée. Ce qui précède concernait plus précisément les insuffisances de signalisation concernant les bretelles de sortie où l’on constate les plus fréquentes insertions à contresens mais une partie des contresens se constatent aussi par des insertions par une bretelle d’entrée : l’automobiliste s’apercevant au dernier moment qu’il s’est trompé et n’a pas pris la BONNE bretelle d’entrée, et que cette bretelle qu’il a prise le mènerait dans la direction opposée de ce qu’il souhaite. Dans ce cas, le risque est qu’il prenne l’autoroute à contresens, mésestimant le danger, car il ne veut pas faire 15 ou 20 km supplémentaire pour aller tourner au prochain échangeur.

Trois parades pour éviter les contresens sur la bretelle d’entrée :

1 – RENFORCER ANORMALEMENT la signalisation directionnelle sur la bretelle, en début de bretelle pour éviter que les conducteurs se trompent de bretelle.

2 – rendre très CONTRAIGNANT de tourner à gauche pour partir à contresens : glissières sur quelques mètres, suivies de balises peu espacées (1,50 m) jusqu’au bout de la voie d’accélération

3 – Dissuader le conducteur en plaçant BIEN les 2 panneaux de sens interdits et un peu loin afin qu’ils soient dans le champ visuel du conducteur et en marquant au sol deux flèches blanches.

1 – RENFORCER ANORMALEMENT la signalisation directionnelle en  rajoutant un panneau de CONFIRMATION sur la bretelle, en A en  début de bretelle, après avoir fait 20 m sur la bretelle, pour éviter que les conducteurs se trompent de bretelle.