Vous pouvez accéder dossier expliquant les avantages du 80 et les dangers du 90 en cliquant sur Tout savoir sur le 80 et le 90ou lire directement le résumé ci-après
La vitesse de 90 km/h est dangereuse sur les routes bidirectionnelles (sans séparateur central). L'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée présente réellement de très importants gains de sécurité.
J'entends dire "sur une belle route droite on peut rouler à 90, il n'y a pas de danger", c'est FAUX : ce n'est pas la route qui est dangereuse mais les véhicules qui y circulent, et plus le trafic est fort, plus le nombre de voitures croisées est grand et donc plus on a de risque d'être percuté par une voiture qui vient en face et qui déboîte.
Une idée reçue, très tenace, est de croire que ce sont les lignes droites qui sont les moins dangereuses, alors qu'au contraire justement c'est sur les lignes droites que les automobilistes occasionnent les accidents les plus meurtriers : Montcenis 6 morts, Montboissier 4 morts, Courteranges 6 morts, Montbeugny 12 morts, Avrechy 6 morts, Saint-Pardoux 3 morts, Frontignan 4 morts, Sainte-Catherine-Fierbois 3 morts, Philipsbourg 4 morts, Meaux 3 morts, Kintzheim 3 morts, Chaniers 4 morts, Marcei 4 morts, Voudenay 3 morts, Champigny 4 morts.
Le principal danger sur toutes les routes bidirectionnelles est la collision frontale (de 550 à 620 morts selon les années), quelle que soit la qualité de l'aménagement. Un deuxième danger existe sur les routes bordées d'obstacles latéraux : arbres, poteaux, fossés, glissières, parapets (plus de 800 morts par an).
Le facteur déterminant de ces deux types d'accidents est la vitesse. Pour reprendre les propos de M. Barbe : "soit parce que vous ne roulez pas vite vous n'aurez pas d'accident, soit parce que vous roulez moins vite vous éviterez sa gravité".
Le choc à 80 km/h est beaucoup fois moins fort qu'à 90 km/h .
Ce serait une erreur de croire, et ce serait un mensonge de faire croire que le choc est aussi fort à 80 qu'à 90. Ce serait une erreur de dire que "si l'on heurte un arbre à 80 ou à 90 km/h, dans les deux cas, de toutes façons on est mort." Non : un choc à 80 km/h est très différent d'un choc à 90 km/h.
Un mensonge, même répété 100 fois ad nauseam, ne devient pas une vérité.
Quantifions la valeur du choc subie par la voiture puis la valeur du choc subie par les occupants.
D'abord la voiture : Un choc est une décélération brutale qui en un dixième de seconde nous fait passer de la vitesse où l'on roule à la vitesse zéro. La violence d'un choc contre une autre voiture ou contre un arbre est proportionnelle au carré de la vitesse, c'est une loi physique incontournable qui existe depuis la création de l'univers, 13,5 milliards d'années.
De ce fait à 80 km/h l'énergie du choc subi par la voiture est déjà 21% moindre qu'à 90 km/h (80²/90² = 6400/8100 = 0,79 puis 100-79%=21%). Ajoutons à cela que lorsqu'on roule à 80 on peut abaisser plus fortement la vitesse avant le choc ce qui fait que globalement la violence d'un choc, c'est à dire la décelaration subie par la voiture à 80 est déjà 1/4 moins fort qu'à 90.
Ensuite par les occupants : En ce qui concerne maintenant la valeur de la décélération subie par les occupants eux-mêmes, à l'intérieur de la voiture, elle est amoindrie par le limiteur d'effort de la ceinture de sécurité, par l'éventuel airbag et par le fait que la partie avant de la voiture se déforme en accordéon et absorbe une partie du choc. La décélération se quantifie en m/s² : au dessus de 200 m/s² on n'a pratiquement aucune chance de survie alors qu'en dessous de 150 m/s² la décélération est supportable par le corps humain, on a peu de risque de mort et on est moins gravement blessé. C'est justement dans la plage de 80-90 km/h que se joue la différence : il est établit que dans des vitesses de 90-95 km/h, la décélération subie par les occupants, après amoindrissement dû au limiteur d'effort de la ceinture de sécurité et à la déformation avant, se situe autour de 200 m/s² (pas de possibilité de survie), alors que vers 80 km/h cette décélération se situe autour de 150 m/s² (supportable par le corps humain)
A titre d'illustration de la nécessité d'abaisser la vitesse à 80 km/h, nous avons étudié les conditions de survenue des très graves accidents récents dans le département de la Côte d'Or. Comme dans beaucoup de départements, des accidents très graves (plusieurs jeunes tués de 18 à 28 ans), dus à la vitesse, surviennent par collision frontale, souvent sur des routes prioriraires à fort trafic, pourtant bien aménagées même sans dangers particuliers (absence d'arbres, poteaux, parapets de ponts, glissières, têtes de buse, chaussée non glissante, non dégradée). Explications sur : Accidents cote d or
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Guide d'aménagement des routes principales : Arp
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